Dans la vie, la Vendômoise Anne Soret s'accompagne à la guitare

Anne Soret, médecin du travail, est une des organisatrices du festival de guitare qui démarre le 3 juillet 2019. Elle voit en la guitare, bien plus qu'un instrument.
Présidente de l’association vendômoise Guitares au gré du Loir et joueuse au sein de l’ensemble du même nom, Anne Soret sera sur le pont à l’occasion du prochain festival international de guitare de Vendôme, du 3 au 6 juillet. Mais pas au point de ne pas profiter du spectacle. Elle sera même l’une des élèves guitaristes de Patrice Jania qui animera une master class du 1er au 5 juillet.
Pendant le festival, dont la programmation est établie en amont par le guitariste et professeur Cristobal Pazmino, la mission d’Anne Soret et des autres bénévoles est essentiellement logistique. « Il s’agit notamment de s’occuper de la trentaine d’artistes qui devront être logés. Et leur montrer que Vendôme, terre de guitare, est accueillante », sourit la présidente qui connaît bien la ville. Et pour cause : elle y est née, à la clinique Saint-Cœur. Celle qui exerce aujourd’hui la profession de médecin du travail, l’a seulement quittée le temps de ses études à Tours.
Cette mère de deux enfants de 17 et 19 ans, a commencé à jouer de ce fameux instrument à six cordes, ado. Et c’est « lorsque les enfants étaient petits », qu’elle a repris. « Quand on veut vraiment trouver le temps pour une activité, on le trouve », sourit Anne Soret, qui exerce à mi-temps sa profession dans le Loir-et-Cher et l’Eure-et-Loir. Elle est donc médecin du travail, pour La Poste, « entreprise qui a un côté familial que j’apprécie beaucoup », précise-t-elle. À la radio, sur la route, elle écoute du jazz, de la variété, du jazz manouche… Mais ne reste pas cloisonnée dans un genre, à l’image de la programmation du festival de guitare de Vendôme. « Il est bon d’inviter les gens à découvrir ce qu’ils n’aiment pas a priori. Car derrière ce qui peut nous faire peur, il y a de belles choses », déclare celle qui a beaucoup pratiqué l’équitation et le dressage plus jeune. Elle apprécie aussi l’émotion poétique née de la création – « beaucoup de musiciens créent spécialement pour le festival » – et tout simplement la beauté de la musique. C’est l’une des raisons pour lesquelles elle aime aussi en pratiquer.
“ Lorsque je joue, j’oublie la partition et je me fais confiance ”
Mais jouer de la guitare, c’est bien plus que faire de la musique. « Lorsque je joue, j’oublie la partition et je me fais confiance. On s’aperçoit qu’il y a une mémoire du corps. La musique nous porte », relève celle qui s’intéresse professionnellement à l’hypnose. « Ça peut donc être un outil contre la peur ». Plus encore lorsque l’instrument est pratiqué en collectif. « Dans un ensemble, on essaie de créer avec nos forces et nos faiblesses. Malgré nos niveaux différents, il en ressort une cohérence. Le collectif nous porte. L’important, c’est simplement d’être dans le même mouvement. » Un principe qu’elle rapproche au monde du travail que sa profession lui fait connaître en détail. « Dans une entreprise, c’est lorsque nous ne sommes pas dans le même mouvement que naissent les problèmes. »
Dans son métier, « un boulot fabuleux », elle est parfois confrontée à des personnes en détresse. Il s’agit alors de redonner confiance. « Faire surgir les ressources. Et porter de l’attention sur chacun, pour porter un intérêt collectif ». En d’autres termes pour cette « soignante », faire en sorte que chacun ait sa place au sein de l’orchestre, pour retrouver une harmonie. Là encore, il est question de mouvement. « Ceux qui ne vont pas bien en général ont arrêté leur mouvement. »
Et le travail dans tout cela ? « Il en faut », confirme Anne Soret. « Mais le plaisir est essentiel », ajoute-t-elle.
Source : La Nouvelle république du 23 juin 2019